Chirurgie du ronflement
L’expertise d’un ronflement nécessite de rechercher des apnées associées, par un interrogatoire exhaustif voire un enregistrement du sommeil.
La présence de pauses respiratoires, de sueurs nocturnes, et de réveils nocturnes fréquents avec un sommeil agité, un sommeil non réparateur, un endormissement diurne, la présence de cernes, ou de céphalées matinales, orientent vers un syndrome d’apnées du sommeil.
Lors d’une consultation pour ronflement, chez l’enfant ou chez l’adulte, l’ORL examine en particulier la cavité buccale (amygdales, voile du palais, positionnement de la mâchoire), les fosses nasales (déviation de la cloison, cornets, éventuelles végétations adénoidiennes) et enfin le larynx.
La présence de volumineuses amygdales, une respiration buccale quasi exclusive (chez l’enfant signant une hypertrophie des végétations adénoidiennes), une obstruction nasale unilatérale avec déviation de la cloison nasale ou des apnées, relèvent d’un intérêt chirurgical.
En cas de doute, un enregistrement du sommeil est réalisé avant la chirurgie, confirmant le diagnostic et donnant le niveau de sévérité des apnées. Il sera éventuellement répété 4 mois après la chirurgie pour juger de l’efficacité du geste opératoire.
Deux interventions principales peuvent être proposées:
• L’adéno-amygdalectomie
• La septoplastie (chirurgie de la cloison nasale)
L’amygdalectomie

L’amygdalectomie s’envisage aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant, dans trois situations:
• Les angines à répétition (en général > 5 épisodes/ an ou en cas d’antécédent de phlegmon amygdalien)
• Les amygdales caséeuses responsables d’une halitose (mauvaise haleine) ou de douleurs chroniques.
• Les apnées du sommeil avec une hypertrophie amygdalienne à l’examen.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, éventuellement en ambulatoire.

La durée de l’intervention est d’une heure, temps nécessaire pour effectuer une dissection minutieuse au ras de la capsule de l’amygdale, rendant les complication hémorragiques exceptionnelles et les douleurs moindres.

En fin d’intervention, une anesthésie locale à la Naropeine est pratiquée au niveau des deux loges amygdaliennes afin de diminuer les douleurs dans le postopératoire immédiat.

Par la suite la douleur varie d’un individu à un autre, d’une durée d’une à deux semaines environ.

Le traitement de sortie prescrit par le chirurgien vise à atténuer ces douleurs. En complément, une alimentation glacée est également bénéfique.

L’alimentation doit être mixée et tiède (pas froide) pendant 10 jours puis lisse (haricots verts ou pâtes bien cuites, vermicelle) pendant 15 jours.

Certaines situations pouvant favoriser les saignements doivent être évités pendant 3 semaines, comme la prise d’aspirine ou une alimentation râpeuse (croute de pain, chips, biscottes…), ou encore un effort intense qui pourrait occasionner une montée de tension.

Chez l’enfant, la voix est légèrement plus aigue dans la mesure où la caisse de résonnance a changé, en particulier en cas de volumineuses amygdales.

Il est normal d’observer une mauvaise haleine pendant la semaine qui suit l’intervention.

Un rendez-vous de contrôle est prévu à un mois en consultation.

L’adénoïdectomie

L’adénoïdectomie consiste en l’ablation des végétations adenoïdiennes, situées au fond des fosses nasales contre la paroi pharyngée postérieure, accessibles par la bouche en arrière de la luette et du voile du palais.

L’adénoïdectomie est essentiellement pratiquée chez l’enfant.

Chez l’adulte elles ont involuées naturellement.

Elle a un intérêt en cas de volumineuses végétations mises en évidence à la radiographie ou à l’examen fibroscopique des fosses nasales.

Deux signes cliniques indirects indiquent également une hypertrophie des végétations adénoïdiennes:
• une respiration buccale quasi-exclusive (par obstruction des choanes situées au fond des fosses nasales) et
• une otite séromuqueuse souvent associée (par obstruction des trompes d’eustache).

L’adénoïdectomie a donc un intérêt dans la respiration nasale, et la normalisation des tympans et de l’audition (oreilles mieux aérées).

Par ailleurs la présence de biofilms de bactéries au niveau des végétations adénoïdiennes participent probablement aux otites à répétition et aux rhinites hivernales. L’adénoïdectomie a donc également un intérêt chez l’enfant « tout le temps malade ».

Ce geste est pratiqué sous anesthésie générale courte, en ambulatoire, il est peu douloureux.

Ce geste est parfois associé à une paracentèse en cas d’anomalie des tympans.

La septoplastie

Ce geste est habituellement proposé à l’adulte, qui présente éventuellement un antécédent de traumatisme nasal.

La cloison nasale étant rarement parfaitement rectiligne, les seuls patients qui relèvent de la chirurgie sont ceux qui identifient une gène respiratoire, du côté dévié, confirmé par un examen fibroscopique des fosses nasales et un scanner des sinus.

La levée de l’obstacle, permettra une amélioration respiratoire évidente.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, en ambulatoire.

Elle se fait sous contrôle vidéo-endoscopique, par voie endonasale avec des instruments adaptés.

L’intervention consiste à pratiquer l’ablation de l’os ou du cartilage excédentaire, tout en préservant la muqueuse nasale.

En fin d’intervention sont mis en place une attelle et une mèche dans chaque narine, afin de réappliquer la muqueuse qui a été décollée, et éviter les accolements anormaux (synéchies) et les saignements.

Les mèches sont retirées à 48 heures et les attelles à 10 jours en consultation.

Des lavages de nez sont nécessaires pendant 1 mois environ.

Les effets se font ressentir en terme de respiration, dès l’ablation des attelles.